Abraham Pincas (1945-2015)
1945 Naissance d’Abraham Pincas à Vidin en Bulgarie d’une famille de négociants d’origine juive ladino, apparentée à l’illustre peintre de l’École de Paris, Julius Mordecai Pincas, dit Pascin.
1948 A la fin de la seconde guerre mondiale, sa famille dépossédée de ses biens émigre en Israël. Il y fait ses études secondaires à l’École de l’Alliance Française et commence à s’exercer à la peinture. Durant ses années d’études, ses centres d’intérêts vont vers l’art et la philosophie.
1963 À 18 ans, il est appelé à faire le service militaire obligatoire. Il est élevé au grade d’officier.
1968 Il décide de quitter Israël pour rejoindre la France, sur les traces des grands peintres de l’École de Paris.
L’Étudiant
1967 Sa vocation d’artiste le mène à Paris. Il entre à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, élève de Jean Bertholle et Georges Dayez, peintres de la Nouvelle École de Paris et commence son apprentissage.
1970 Il est diplômé l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts en arts graphiques. Il complète sa formation par un diplôme d’arts-plastiques qu’il obtient deux années plus tard.
1972 Il est appelé par Nicolas Wacker, professeur de l’atelier « techniques de la peinture » et sera son assistant pendant sept ans.
Le Professeur
1979 Il hérite de la direction de l’atelier qu’il renomme « peinture et techniques ».
1980 Il est envoyé en mission à Taiwan, en Chine, en Corée et au Japon pour animer des « masterclass » et former des artistes et des professeurs de très nombreuses écoles d’art de toute l’Asie. Il participe pendant plusieurs années au rayonnement de l’Ecole des Beaux-Arts à l’étranger.
1982 Il participe à l’organisation de colloques dans le cadre de l’Ecole des Beaux-Arts et réalise de nombreuses conférences à travers le monde. Il reçoit la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres par Jack Lang.
1985 – 2011 Il enseigne pendant plus de 40 ans dans cette institution prestigieuse tout en perpétuant l’enseignement des matériaux et des techniques picturales traditionnelles. Il développe l’expérimentation de techniques inédites et la connaissance des matériaux nouveaux offerts aux artistes dans le commerce. Il s’attache à la transmission des « savoirs faire » et ouvre son atelier à de nombreux spécialistes de la couleur, du marouflage, de la dorure, de la miniature, la peinture chinoise, la calligraphie et collabore avec des chimistes et des conservateurs-restaurateurs dans le domaine de la peinture, du support et des arts graphiques.
Le Chercheur
1991 Il écrit son premier ouvrage «Le lustre de la main – Esprit, matière et techniques de la peinture » qui a reçut le prix Roberval pour l’enseignement supérieur.
2002 Son deuxième ouvrage a pour titre « la source et le nuage – processus et techniques de création.»
2010 Son troisième ouvrage, « Recettes de peinture – feu noir, feu blanc » est le témoignage synthétique de ses nombreuses recherches et de son expérience d’artiste.
L’Artiste
1972 – 1979 En parallèle à ses recherches, il se consacre à la création d’une œuvre picturale singulière, particulièrement riche de sens et de symboles qui relève des mouvements symbolistes, surréalistes et mystiques. Il étudie l’astrologie, la cabale hébraïque et cherche à représenter le visible et l’invisible dans un univers poétique formel et réaliste. Sur des supports ancestraux, il donne à voir les secrets de la mystique juive où s’animent les couleurs, les formes et la matière. Les séries du « Zodiaque« , du « Septénaire » et des « États d’âme » sont les témoignages de ses recherches.
1980 – 1988 Il s’intéresse à la peinture sur parchemin et se consacre à la création d’une installation picturale intitulée « Golem-Tselem », mythe biblique de la création d’Adam, le premier homme. Dans un même temps, il continue de s’inspirer de son quotidien pour représenter avec poésie et mystère ses expériences de vie.
1988 – 1993 Il travaille sur le thème des images érotiques et de l’union dans l’expérience intérieure dans la série « Réflexion : Ombre du désir et lumière de la Kabbale » et puise son inspiration dans l’hindouisme, le yoga et le tantra. Il cherche à représenter le baiser, l’union, la fusion, la conception, la naissance et la maternité. Les principes contenus dans sa création sont l’ombre et la lumière, la réflexion, la transmission et la couleur lumineuse grâce à l’utilisation de feuilles métalliques et de réactions d’oxydation.
1996 – 2002 Au fil du temps, il commence à intégrer de nombreuses matières (parchemins, papyrus, tissus, écorces, toiles, peaux de serpent et de lézard, feutre et soie). Les formes naturelles et les structures élémentaires contenues dans les supports-fondement sont conservées, révélées ou effacés (taches, fibres, empreintes, textures, couleurs sur des papiers, parchemins, papyrus, tissus, écorces, toiles, peaux de serpent et de lézard, feutre et soie). Ses expérimentations prennent forme dans la série « la Source et le Nuage » et « Empreintes et imprégnations ».
2004 – 2006 Ses recherches trouvent leur consécration dans son dernier projet d’envergure » Manteaux de peau, Manteaux de lumière, » où il transforme des manteaux de feutre des bergers d’Anatolie en manteaux d’esprits reprenant les codes et les symboles du chamanisme, pour en faire des manteaux de lumière.
2008 – 2015 Il se consacre jusqu’à la fin de sa vie à la réalisation d’une nouvelle série intitulée « L’envol du nid ».
Il décède à Paris le 24 mai 2015 à l’âge de 69 ans laissant derrière lui une oeuvre singulière.
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Abraham Pincas | Site Officiel 